Le soleil à mes pieds, roman

Delphine Bertholon

JC Lattès

  • Conseillé par
    28 janvier 2014

    Deuil, renaissance, sororité

    C'est donc le roman d'une résurrection, longue, douloureuse.
    Dans la majeure partie de ce roman, il n'est question que d'enfermement, un thème cher à l'auteure depuis "Twist".
    Quand on décide de plonger dans un roman de Delphine Bertholon, on sait que rien ne sera facile, que l'univers décrit sera triste. Et pourtant, ce roman est lumineux.
    Les chaussures font entrer le soleil dans la vie de la petite ainsi que dans la narration.
    On attend, on espère le retour à la vie de la petite pleine de TOC de propreté. On sent que sa délivrance n'est pas loin, qui, en effet, finie par opérer.
    Une auteure qui sait créer un univers différent à chaque fois. Une auteure que je suis dans chacune de ses aventures.

    L'image que je retiendrai :
    Celle de la chambre de bonnes sous les toits, enfin emplie de lumière et de chaleur.


  • Conseillé par
    10 septembre 2013

    Deux sœurs totalement opposées : le grande, exubérante, nymphomane fascinée par la mort et les cadavres, qui travaille au SAMU parisien et qui dirige la vie de sa sœur, qui la tyrannise, elle, la petite, renfermée, timide et qui s'exclut des relations sociales. Orphelines depuis toutes petites. Depuis 18 ans.
    Un peu déçu de ce roman qui ne parvient pas à m'émouvoir : je suis les deux sœurs sans vraiment ressentir quoi que ce soit pour l'une et pour l'autre. Je ne sais si c'est dû à des personnages ou des situations déjà vus ou lus. Sans doute. Ou à une écriture volontairement déstructurée, parfois hachée qui n'apporte pas d'intensité au texte ni d'émotion. Probablement. Ou encore à l'absence de détails tels les prénoms des jeunes femmes, qui sont nommées la grande et la petite. Plausible.

    Sûrement ces trois raisons simultanément qui font que jamais je n'ai pu m'intéresser vraiment à cette histoire.


  • Conseillé par
    7 septembre 2013

    Elles sont deux : La grande et la Petite. Deux sœurs adultes, seule famille l’une pour l’autre habitant à parie et que tour oppose. La Petite solitaire préférant restée dans son appartement à récurer, n’aimant pas sortir ou parler. La Grande imprévue qui prend malin pervers à la dominer. Elle sait que se sœur la craint et lui obéit. Dans son fort intérieur, la Petite comme prisonnière de la Grande aimerait pouvoir dire non. Mais un drame survenu alors qu’elles étaient enfants semble avoir pipé les dés.

    J’avais découvert Delphine Bertholon avec "L’effet Larsen", la singularité du style et de l’histoire m’avait conquise. Si pour Grâce, je n’avais pas eu le même enthousiaste, j’ai lu ce nouveau livre en apnée totale ! Tout de suite l’écriture m’a accrochée : des phrases courtes et des expressions qui font mouche comme « les jambes encagées dans des bas de contention ». Il y a donc le renouveau de l’écriture avec ce roman, un pari risqué mais réussi ! Et puis l’histoire, fascinante et dérangeante racontée par la Petite. Chacune des deux a essayé de franchir l’insurmontable de l'enfance à sa façon. La Grande en instaurant et en jouissant de son droit d’aînesse, la Petite n’ayant pas mon mot à dire et qui lutte intérieurement. Silencieusement.

    De la première à la dernière page, on oscille. Bousculé par la tension qui s’en dégage, l'ironie cruelle et la folie que l’on touche du bout des doigts. Mais ce livre n’est pas morose ou glauque. Les souvenirs du passé racontés par la Petite sont des touches de soleil bercées d’amour maternel. L'ombre peut planer, renaître rime quelquefois avec la mort et la fin que je n'ai pas vu venir est salvatrice.

    Delphine Bertholon démaille avec subtilité la mécanique des liens de la famille, les tord jusqu'à l'extrême. Un roman qui par son écriture et sa subtilité interpelle, émeut encore longtemps après sa lecture !