Bof, bof, bof !
Bal tragique à Windsor est la première enquête d’une série de Cosy Mystery appelée Sa Majesté mène l’enquête avec la vénérable Reine Élisabeth en enquêtrice, écrit par S. J Bennett, dont c’est le premier roman pour adulte publié.
Un meurtre par asphyxie autoérotique, pour une jouissance particulière, au château de Windsor, après un « dine-and-sleep » organisé par la Reine elle-même avait de quoi encanailler mes journées caniculaires que la touffeur de l’après-midi me laissait affalée sur un transat à côté de mon soda glacé préféré !
En effet, à la suite d’une soirée où le jeune Brodski, pianiste et danseur hors pair de nationalité russe, est retrouvé au matin, nu, mort, avec comme le dit le Prince Philipp, « ses bijoux de famille à l’air », le mystère est entier !
Évidemment, à quelques jours de l’arrivée du président Obama en visite officielle, cela fait désordre, même si la version officielle parle de crise cardiaque !
Mais, ce qui inquiète toute la maisonnée du Palais, c’est de confronter la Reine à ce meurtre que les services secrets britanniques ne tardent pas à attribuer à l’équipe de Poutine, comme preuve de son irrespect total des valeurs tacites internationales.
Car Poutine est une brute amoureux absolu du pouvoir. Lui qui avait précipité ses chiens féroces sur une Angela Merkel dont la phobie de ces animaux était connue de tous ne respectait jamais rien ! Alors, pourquoi ne pas infiltrer des agents dormants au sein de la domesticité du palais pour faire passer un message du genre, « à Poutine et pour lui seul, rien d’impossible » !
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Enquête extraordinaire !
Aucune exposition, aucune étude n’avait abordé l’angle qu’à choisi Annie Cohen-Solal pour comprendre l’homme Picasso au prise avec son statut d’artiste en France de 1900 à sa mort. Un étranger nommé Picasso est une enquête inédite, magistrale et extrêmement fouillée sur l’artiste et son œuvre, concernant aussi sa situation avec l’administration française.
Parce que Paris était la capitale des arts au début du XXè siècle, nombre d’artistes étrangers viennent en France pour participer au foisonnement créatif de l’époque. Picasso, enfant prodige, arrive à Paris à 19 ans, en 1900.
Comme tous migrants, à son arrivée à la gare d’Orsay, Picasso accompagné de Casagemas, son ami, rejoint la communauté des catalans exilés de Montmartre.
Ils y restent suffisamment de temps pour s’enivrer aux plaisirs de l’alcool et du sexe, en bref, s’exalter de tous les excès qu’offrent la capitale. Après quelques mois, ils rentrent à Barcelone. Casagemas revient seul à Paris en février 1901 pour revoir une jeune femme qu’il aime passionnément. Mais, il se suicide devant le refus de celle-ci.
Annie Cohen-Solal donne vie à son enquête en partageant ses recherches au fil de ses questions, de ses trouvailles et de ses intuitions auprès des différents lieux d’archives, par exemple celles du Musée Picasso de Paris, celles de la Préfecture de police, archives nationales, etc.
Dès 1901, Picasso fait l’objet d’une surveillance par des individus attachés à suivre les agissements du groupe anarchiste catalan (et notamment, l’obscur Manach, son premier marchand). Ils enquêtent pour le compte du commissariat de la police locale. Du coup, le commissaire André Rouquier conclut » …de ce qui précède, il résulte que Picasso partage les idées de son compatriote Manach qui lui donne asile. En conséquence, il y a lieu de le considérer comme anarchiste. « , même si rien de tangible n’est trouvé !
Finot, Foureur, Bornibus et Giroflé, ces pieds nickelés délateurs, réussissent à ouvrir sur l’artiste un dossier à la Préfecture de Police de Paris, dossier qui le suivra toute sa vie !
A partir du travail de recherche expliqué pas à pas, Annie Cohen-Solal apporte de nombreux détails concernant les réserves que ne cessent de mettre en place l’administration française pour considérer cet artiste précurseur comme un génie inégalé.
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A découvrir aussi en audio !
L’envie de retrouver le style précis et fluide de Camilla Grebe m’a donné envie de découvrir Le journal de ma disparition, en audio. Ce roman policier sorti en France en 2018, est le second roman de la série Peter, Hanne et Malin. L’archipel des larmes en est le quatrième et dernier.
Deux mots sur l’histoire
Au cours d’une soirée d’adolescents, la jeune Malin découvre le crâne d’une fillette dans la forêt proche de son bourg. Ormberg est situé à plus de deux heures de Stockholm, loin de sa turbulence mais aussi de son ouverture d’esprit.
Évidemment jusqu’au bout, le mystère reste entier. Mais, l’enquête semble n’être qu’un prétexte. Camilla Grebe alerte, à sa manière, contre le repli sur soi, la xénophobie, le rejet de l’autre et les problèmes de filiation. Toujours ce style si coulant qui permet d’investir cet univers si particulier qui suit l’hiver suédois.
En rendant sa profileuse, Hanne, porteuse de la maladie d’Alzheimer, Camilla Grebe ajoute beaucoup d’humanité à son récit. L’évolution de la maladie y est décrit avec justesse tout en nuances.
Camilla Grebe construit son polar comme un roman choral où quatre personnages présentent les faits selon leurs points de vue. Alors, il faut beaucoup de talent à Audrey Sourdive pour lire en donnant à chacun un son pour illustrer leurs personnalités. Au delà des mots lus, Audrey Sourdive crée une atmosphère ce qui renforce le plaisir de lecture.
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Alors, à quand la suite …
Javier Cercas laisse l’autofiction notamment sur l’histoire contemporaine de l’Espagne pour investir le domaine du polar avec Terra Alta pour lequel il a reçu le prix Planète 2019.
Melchor Marin, surnommé l’Espagnolard par ses collègues policiers, est arrivé depuis quatre ans en Terra Alta. Marié à Olga, la bibliothécaire, ils ont une fille qui s’appelle Cosette.
Finissant son service de nuit, il reçoit l’appel d’une domestique sud-américaine qui prévient du double meurtre de ses patrons. Meurtres stupéfiants de violence sur cette terre aride, sèche et brulée à plus de deux heures de Barcelone où d’habitude il ne se passe jamais rien !
Avec ce flic de polar, Javier Cercas retrouve les sujets vers lesquels il aime s’aventurer : la guerre civile qui a séparé les frères, familles et amis d’un même village, le pouvoir capitaliste qui écrase les plus petits, le déterministe social inéluctable qui contraint, et enfin, la liberté de chacun de construire sa vie de la manière qu’il choisit.
Pourtant, Terra Alta est aussi une ode à la littérature.
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Immense défi pour le prochaon !
Paru pour la rentrée littéraire 2020, Un jour ce sera vide, premier roman écrit par Hugo Lindenberg, a obtenu le prix du livre Inter 2021.
Lorsque ce roman est sorti, je me rappelle avoir « tourné autour » mais, peut-être par lâcheté, je m’en suis détournée. Car, à l’époque, la solitude de cette enfance faisait écho à la mienne et à celle que l’on vivait aussi.
Un enfant de dix ans raconte ses vacances à Houlgate avec sa grand-mère à l’accent si prononcé que le yiddish n’est pas oublié. Cette ancre qu’elle incarne n’est pas sans lui inspirer une honte qui rejoint presque les hontes de l’Histoire, celle de son peuple exilé bien sûr, mais aussi la conscience de ne pas être comme les autres.
Car, cette honte palpable et collante ne cesse de le poursuivre sur la plage qu’il fréquente chaque jour. Il s’y doit d’y composer un rôle, celui de l’enfant heureux, léger et serein. Alors qu’il ne cesse d’observer les familles dites « normales, comme pour en découvrir leurs secrets.
L’amitié qui nait avec Baptiste le conduit à toucher du doigt la différence et l’oblige à aller quémander certesun baiser de sa mère, mais aussi l’amour maternelle absente pour avoir la sensation de toucher la normalité.
Roman d’initiation aussi à la sensualité et à l’émoi adolescent, Hugo Lindenberg décrit par touche cet éveil sans jamais le nommer. Pourtant, les sensations et les émotions sont présentes pour éveiller l’enfant à sa conscience future d’homme.
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