Librairies Sorcières

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La Joie de Lire

16,90
Conseillé par (Libraire)
16 novembre 2015

Conseillé par la librairie Tire Lire de Toulouse

Les éditions de La joie de lire nous proposent ici un bel album philosophique pour grands, où toute la question est de savoir comment devenir soi…

L’ours qui n’était pas là est né, puis il est devenu ours. Mais savoir que l’on est Ours ne suffit pas à savoir qui l’on est. Alors, au fil de ses rencontres et de ses pérégrinations, il va apprendre à se connaître pour pouvoir enfin se reconnaître…

Cet album, qui est loin d’être évident par sa thématique et le traitement que ses auteurs en ont fait, est pourtant une mine quasi-inépuisable de réflexions (sans parler de son esthétique, qui est un véritable ravissement!). Entre douceur, pensées constructives et positives, questionnements sur le bonheur et l’acceptation de soi, il entraîne le lecteur à s’envisager avec tendresse; à se juger non pas pour ce qu’il voudrait être ou obtenir, mais bel et bien pour ce qu’il est et possède déjà.

Le bonheur est à portée de main. Il suffit juste d’ouvrir la main… Alors portons hauts les cœurs!

Librairie Tire-Lire à Toulouse

Sarbacane

16,00
Conseillé par (Libraire)
16 novembre 2015

Conseillé par la librairie La Boîte à Histoires de Marseille

«Le plus ennuyeux avec les histoires vraies, c’est que personne n’y croit jamais. Surtout les gosses. Rien que pour ça, je m’étais promis de ne jamais raconter celle de la Tempête. Mais celui qui ouvrira ce livre sera, je l’espère, différent des autres.»

Ça c’est ce qu’on appelle un début d’album très réussi, voyez-vous.

C’est un jeune garçon de douze ans qui parle, jeune habitant de cette ville un peu terne, un peu triste. Une ville assez morne et ordinaire comme il en existe tant, où les jours gris s’écoulent, où les enfant s’ennuient.

«Le plus dur avec cette grisaille, c’était pour les petits. Ils étaient complètement désorientés. Avec leur façon d’exister si intensément, ils n’arrivaient pas à se faire à tout ce gris qui commençait à leur rentrer sous la peau.»

Comme tous les ans, une grande fête est organisée pour son anniversaire: nappes blanches, grand buffet, voisins tirés à quatre épingles, petits fours et champagne. Une fête sans rires, où les enfants ne doivent pas déranger les adultes qui discutent.

Mais ce jour là, quelque chose d’incroyable s’est passé: les boissons ont commencé à pétiller dans les carafes, les chignons des dames se sont écroulés, comme au ralenti. Les nappes ont commencé à gonfler, le sucre glace des gâteaux s’est envolé comme une neige légère. Le tailleur de la directrice d’école s’est transformé en robe-fourreau panthère. On a même vu des invités escalader les arbres, d’autres se mettre à aboyer.

Un vent de folie semble avoir envahi la ville. Même Félicie, la petite sœur du jeune garçon, voit ses cheveux pousser à une vitesse folle! Il faut les entortiller et les attacher pour ne pas qu’ils traînent par terre.

Les animaux font partout leur apparition, dans les rues, dans les maisons, la ville s’illumine de mille et une couleurs. Les costumes des messieurs se changent en costumes de clowns. Les gens sortent dans la rue, courent, s’embrassent, s’enlacent, se mettent à rire.

«Le monde semblait devenu fou, mais d’une folie douce et enjouée, toute faite de rêves inavoués.»

Alors Félicie et son grand frère décident de monter sur la colline, tout en haut près de vieux kiosque, pour observer cette tempête arc-en-ciel qui tourneboule la ville sans un souffle de vent. Plein d’enfants ont fait comme eux, pour ne pas en perdre une miette, pour ne pas oublier et s’amuser encore et encore de ces adultes redevenus enfants.

Face à des gens trop lisses, trop sérieux, dans des réunions ennuyeuses et compassées, j’ai toujours ce fantasme que quelque chose parte en live, déraille, foute tout par terre. C’est exactement ce qui arrive dans cet album et ça fait un bien fou !

Racontée à la première par le jeune homme qui en est témoin, cette tempête souffle tout sur son passage: la hiérarchie, les codes vestimentaires, les codes sociaux. Chacun retrouve sa part d’enfance, renoue avec son instinct, ses sensations.

Le texte, posé et très descriptif, dépeint parfaitement cette douce folie qui s’empare des gens et de la ville tout entière.

Les couleurs sombres et ternes du départ s’embrasent littéralement et éclaboussent toute les pages. Les lignes et les arêtes s’arrondissent jusqu’à se fondre, se dissoudre et ce sont alors de véritables tableaux abstraits qui prennent la place des illustrations, composant de grandes fresques oniriques tout en mouvements qui se déploient sur de larges rabats.

Sandrine Bonini au texte et Audrey Spiry aux illustrations forment décidément un duo de choc. Souvenez-vous à quel point nous avions aimé Lotte où déjà les éléments se déchaînaient! Ici c’est un vent de folie qui souffle sur cette histoire vibrante, pleine de couleurs et de mouvements, de mystère et de fantaisie!

Un album intrigant et réjouissant à découvrir dès 6 ans !

Librairie La Boîte à Histoires à Marseille

- ou quand une petite fille sait ce que les adultes ne savent plus

Oskar Éditeur

Conseillé par (Libraire)
16 novembre 2015

Conseillé par la librairie Tire-Lire à Toulouse

Quand la liberté se fait loup et l’enfance, sagesse… Un court roman de Stéphane Servant, illustré par Benoit Morel, qui vous prend au cœur, vous élève – aussi léger qu’une plume – et vous disperse au vent.

Une petite fille rencontre un loup derrière l’école. Un loup de fourrure et d’ivoire, de passions et de terreurs, de sang et de larmes. Un loup couché là, où tout le monde peut le voir; précisément là où trop d’adultes passent et ne prennent pas le temps de s’arrêter pour s’en occuper. La petite fille s’approche et le réconforte. Elle l’emmène avec elle et lui apprend les bonheurs dissimulés dans la ville. Elle l’emmène avec elle, et il lui apprend à ne jamais oublier la liberté, la forêt et l’espoir. Mais il faudra bien qu’un jour les adultes réalisent la présence du loup et cherchent à s’en débarrasser…

Un court roman poignant qui met en opposition le «Savoir Vivre» de l’enfant, grâce à sa candeur et sa bienveillance sans préjugés, et le savoir-faire de l’adulte, qui tend à se laisser enfermer par sa maîtrise. Mais peut-on maîtriser le bonheur et la liberté? Essayer, c’est déjà les laisser s’échapper. A méditer…

Librairie Tire-Lire à Toulouse

13,90
Conseillé par (Libraire)
16 novembre 2015

Conseillé par la librairie Tire-Lire à Toulouse

Et si la mort était un exhausteur de vie ? Stéphane Servant et Irène Bonacina nous proposent cette réflexion dans leur dernier album Cinq minutes et des sablés; l’histoire d’une petite vieille qui ne prête plus attention au temps qui passe.

La petite vieille s’ennuie, seule chez elle. Et son unique hobby pour tuer le temps est d’attendre patiemment Madame la mort. Et Madame la mort, la voilà justement! La petite vieille, bien prête à partir et ayant déjà tout prévu pour son dernier voyage, lui demandera tout de même un instant pour se chausser. Et pour la faire patienter, elle propose à Madame la mort de prendre un thé et des sablés. Parce qu’après tout, cinq minutes de plus ou cinq minutes de moins, quelle différence cela fait ?…

Tout l’album est construit sur une exquise accumulation de cinq minutes; une accumulation de ce temps que l’on grappille ici et là, juste pour le plaisir (rire, jouer, danser cinq minutes de plus) et qui, au bout du compte, représente la Vie – la vraie -, brodée de bonheurs.

Un album d’une délicatesse hors du commun, qui agit comme une piqûre de rappel pour les lecteurs adultes et une piste à suivre pour les plus jeunes quant à l’importance de l’amour, de l’amitié et de la joie pour Exister et non subir son existence.

Un éveil à la pleine conscience de soi et une ode à la vie; une savoureuse alliance, qui nous laisse en mémoire un merveilleux goût de vivre, d’épices et de gingembre… Merci.

Librairie Tire-Lire à Toulouse

Rue du Monde

20,00
Conseillé par (Libraire)
16 novembre 2015

Conseillé par la librairie Chat Perché au Puy en Velay

Il y a Damien et Mélodie et Jérémy, Malo et Bettina, et Myriam aussi, la mère de Mélodie, hantée par son passé.

Tout ce petit monde, adolescents et adultes aussi, se cherche et est en quête de l’Amour. Comment in-fine les couples se formeront ou se déferont-ils samedi ? Quels seront les tours et détours que les jeux de l’amour réservent à chacun? Il faut lire le texte d’Hubert Ben Kemoun pour le savoir.

L’auteur suit ses personnages sur quatre jours, au rythme de leurs espoirs et déceptions respectives. En lisant A samedi! on ne peut s’empêcher de penser à Marivaux et à Musset. Bien que le texte ne soit pas sous forme d’une pièce de théâtre, il abonde cependant en dialogues.

Les héros de Hubert Ben Kemoun, ancrés dans leur siècle, approchent la question de l’Amour avec la même gravité que Camille et Perdican l’avaient fait en leur temps. Leurs questionnements et blessures des premiers émois amoureux ne sont au final pas si éloignés que ceux de Dorante et Silvia.

L’auteur, qui pose un regard un tant soit peu désabusé mais néanmoins tendre sur le devenir de ses personnages, a la franchise de nous l’annoncer en citant Socrate en préambule au récit: «La chute n’est pas un échec. L’échec, c’est de rester là où on est tombé.».

Et le livre se lit d’une traite. Servi par une forme osée et atypique, ce grand album de 70 pages généreusement illustré par Zaü, qui nous offre ici toute la sensualité de son art, est un beau roman grand format mis en images, dont la maquette peut rappeler certains romans-photos.

Le titre inaugure une collection pour le moins novatrice à la Rue du Monde nommée Roman-BD. J’attends avec patience le second titre de cette collection prometteuse. Vivement samedi !

Anne Helman, librairie Chat Perché au Puy en Velay