La Conspiration des Royalistes
Les enquêtes de Victor Dauterive T8
8
De Jean-Christophe Portes
City Edition
Révolution française
Cette 8e enquête de Victor Dauterive nous emmène en Vendée pendant le soulèvement des habitants contre le recensement demandé par l’Assemblée Nationale qui souhaite lever 300 mille hommes.
L’auteur explique très bien que les habitants de Vendée n’avaient jamais perçu les changements dus à la Révolution.
Le récit débute à Paris avec la mort de Duperrier qui lègue sa fortune à Victor. Le petit Joseph habite encore sous son toit, ainsi que Marie-Anne avec qui il est en froid.
Pour en apprendre plus sur la mort de Duperrier, Victor se rend à Nantes, l’occasion pour l’auteur de nous parler magnifiquement du port et du trafique d’esclave en cette année 1793.
J’ai découvert les Oratoriens, ces pensionnats qui instruisaient les garçons de famille fortunées après la dissolution des ordres des Jésuites. Victor avait lui aussi étudié chez les Oratoriens.
J’ai été étonnée du nombre de moulins à vent que Victor croise sur sa route, et même à Paris.
J’ai vécu avec lui le soulèvement de Vendée et cette première bataille décisive qui a fait de nombreux morts.
Merci M. PORTES pour ce pan d’Histoire de France décrit avec éclat.
L’image que je retiendrai :
L’action se déroule en hiver et Victor mange nombres de soupes agrémentées de lard.
policier, Cathare
Un rom-pol bien mené avec une explication finale que l'on voit peu venir.
Des détails distillés tout au long du roman permettent d'avoir un aperçu de la résolution finale.
J'ai aimé que les chapitres mélangent les époques sans que cela ne soit précisé au début du chapitre : au lecteur de faire les liens.
Une lecture sympathique et enrichissante sur l'histoire des Cathares.
totalitarisme
Connaissez-vous les Morgondes, ce grand peuple de guerriers qui a disparu au Moyen-Age ? Dans un pays imaginaire gouverné par un Empereur, Martabée est désignée pour superviser un chantier de fouilles qui a mis à jour la capitale de ce peuple.
Sous les ordres de l’empereur, elle loge à la villa Brumèse, seule face à l’océan.
J’ai aimé suivre Martabée dans les différentes zones du chantier de fouilles, découvrir les vestiges de cette civilisation étrangement disparue du jour au lendemain sans explication.
Et qu’elle fut grandiose cette civilisation qui enterrait ses guerriers au coeur des ossements des baleines qui montent vers le ciel. Qu’elles sont raffinées ces colonnes sculptées du palais royal.
J’ai aimé cet empereur qui se promène dans le chantier comme un enfant gâté qui touche à tout et se fait prendre en photo tout le temps ; cet empereur dont les discours comportent décidément trop d’adjectifs.
J’ai aimé l’odeur du café matinal sur le champ de fouille et le thé aux herbes de l’après-midi, le jus d’orange du matin de Martabée.
J’ai aimé l’intuition de Martabée : il n’y a pas de femmes dans les corps retrouvés. Et quand les femmes seront découvertes, s’en sera fini de la grâce dont jouissait Martabée auprès de l’empereur.
Bien sûr, les chercheurs découvrent de magnifiques conques en or qui font un bruit trop fort mais l’empereur s’en servira comme symbole.
Un symbole, ce coquillage berceau et tombeau, où se niche, caché, le grain de sable.
Une lecture qui m’a embarqué dans un univers féérique et tragique.
Un roman qui pose la question de l’utilisation des traces du passé (ce qu’en fait l’empereur, ce qu’il en attend).
Un roman qui pose la question de la place des femmes dans les Grandes Civilisations disparues.
L’image que je retiendrai :
Celle des couleurs vertes et bleues de l’océan qui se retrouvent de partout dans le roman. J’ai préféré ces couleurs à celle de la chevelure de feu de l’empereur.
Inde, policier
Si le précédent tome était axé sur la désintoxication de Sam Wyndham, ce dernier opus voit le duo se reformer pour une enquête qui doit sauver Satyendra Banerjee de la potence.
On retrouve également Annie Grant qui aidera Satyendra en fuite et fera appel à son amie de Bombay, la millionnaire Ooravis Colah.
Le chef Taggart est victime d’un attentat à la bombe, ce qui complique la vie du duo.
Le chef de la section H, Dawson, joue un rôle de premier plan pour aider Sam et Satyendra.
L’auteur nous parle encore du comportement des anglais en Inde, qui prétendent améliorer le pays alors qu’ils le vident de sa substance.
Un roman qui montre les tensions fortes et violentes entre les communautés.
J’ai découvert la communauté Parsi de Bombay.
J’ai découvert qu’il y a avait plusieurs langues et donc plusieurs alphabets en Inde en fonction des communautés.
J’ai souris chaque fois qu’un des personnages inventait une histoire pour se justifier : les indiens seraient-ils plus friands d’histoires que le reste du monde ?
Un seul bémol : trop de poursuites et de courses qui prennent de la place dans le récit.
La fin laisse planer un doute sur l’avenir des personnages. Y aura-t-il une autre enquête ?
L’image que je retiendrai :
Celle de Satyendra sous le charme d’Ooravis.
mort
J’ai dû prendre un papier et un crayon pour me repérer dans les personnages. L’auteure laisse volontairement le lecteur dans un certain brouillard au début du roman.
Thomas Helder est un écrivain néerlandais qui vient d’être enterré quand le récit débute. A son enterrement se trouve son père Jan et sa mère Paule, son frère Hans et sa soeur Sanne ainsi que Jorg. Ces personnages vont tour à tour s’assoir auprès de Margaux son ex-femme qui est partie un jour en claquant la porte.
Nous découvrons ainsi petit à petit la vie de Margaux et des personnages. Très peu celle de Thomas.
J’ai aimé le personnage de Jorg, celui qui parle le plus, et qui m’a semblé le plus désabusé. Ancien stratège politique, il a eu une révélation en se baignant une nuit dans une piscine d’une cabane construite par Margaux dans un fjord reculé.
Thomas a laissé une lettre pour Margaux mais le lecteur n’en connaitra pas le contenu, l’important est ailleurs.
Il est beaucoup question de silence et de vide, mais aussi de lumière.
Thomas étant amstellodamois, la ville est omniprésente et la beauté de la neige tombant sur les canaux enchantait Thomas.
Le récit se déroule en Aubrac en plein hiver, une tempête de neige a lieu au-dehors.
Un roman à lire en plein soleil avec de la vie autour.
Un roman à l’atmosphère feutrée sur la mort et la peur du grand âge.
L’image que je retiendrai :
Celle du fauteuil dans lequel est assise Margaux avec en face d’elle Jorg sirotant un whisky.