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15 mars 2013

L'écrivain venu du froid

L’homme est étonnant, mais après tout, pourrait-il en être autrement lorsqu'on a passé son enfance dans un hôpital psychiatrique? Même si c'était parce que son père travaillait comme médecin, ça laisse des traces. Une sorte de " Vol au-dessus d'un nid de coucous " en live... A l'âge où on discute foot avec ses copains, lui se lie d'amitié avec un malade qui a tué sa femme, et réalise qu'ange et démon peuvent très bien se côtoyer en une même personne. En souvenir de cet ami un peu spécial, il a donné son nom, Morck, au héros policier, que l'on a découvert dans " Miséricorde ". Un roman que l'on déconseille vivement à tous les claustrophobes, puisqu'une femme y est enfermée dans une cage pendant plusieurs années! Il y eut ensuite " Profanation ", un peu moins réussi, et le voilà à nouveau en grande forme avec " Délivrance ". On y retrouve les thèmes fétiches: l'enfermement, la folie, la déchéance. Le tiercé gagnant des polars. C'est une bouteille à la mer (au sens propre) qui va déclencher l'enquête, un appel au secours danois qui a dérivé vers l'Ecosse. Et cette bouteille qui recèle un papier dont l’encre ressemble à du sang, finit tout naturellement sa route chez Carl Morck en charge du département des affaires non résolues, ou en d'autres termes télévisés, les " cold case ". Elle le met sur la piste d'un psychopathe qui enlève des enfants, pour autant qu'ils fassent partie d'une secte. Et quand Olsen parle de psychopathe, croyez-moi qu'il en connaît un rayon !

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15 mars 2013

La mariée était en noir

Double mariage chez les ultra-riches : Chance Doyen va épouser Aurore Dragan, sœur de Luc, qui lui-même convole, le même jour et sous les mêmes tentes à rayure avec l’héritière de la septième fortune de France. A moins que ce ne soit la huitième. Et là, drame : la mariée disparaît. Elle venait d’apprendre qu’elle était enceinte… Chance la retrouve  quelques mois plus tard, dans un coma dont elle ne se réveillera jamais, juste à temps pour la faire accoucher. Ainsi naît Mademoiselle Chance. Neuf ans plus tard, tous les enfants qui avaient été présents au mariage sont enlevés et sauvagement assassinés. Un par un. Méthodiquement, cruellement. Implacablement. Car celui que l’on appelle l’Inconnu n’est pas un serial killer comme les autres : il est le Mal incarné. Brillant, pervers. D’autant plus pervers qu’il est brillant. L’histoire nous en a fourni plus d’un de son espèce, qui, pour satisfaire leur besoin meurtrier, s’attaquaient à des causes. Soi-disant. Sur fond de revanche sociale, qui n’est en fait qu’un gimmick pour brouiller les pistes, le tueur tue pour tuer. Il tue parce qu’on le lui a appris. Et qui ? Ceux qui, normalement, sont censés être du bon côté. C’est cette intrigue machiavélique où le Bien et le Mal flirtent et se côtoient, où le Mal va jusqu’à prendre l’apparence du Bien et vice-versa, que devra dénouer Mademoiselle Chance, avec une intelligence vive dont on se demande d’où elle vient et un goût immodéré pour le cinéma. Le cinéma, nous y voilà : adeptes de Tarantino, vous retrouverez ici la même violence, certes, mais aussi le même rythme et le même humour désabusé. Une dernière scène d’anthologie notamment, avec le « formateur »… Terrifiant. Un sacré bon polar, à la française une fois n’est pas coutume, qui dézingue tous les codes du genre. Bang bang

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14 mars 2013

Fantômette made in China

Si vous êtes nostalgique des aventures de Fantômette (on parle d'une époque d'avant Harry Potter, presque de la lampe à pétrole donc!), bref si vous aimez les héroïnes pleines de peps et de culot, Ava Lee est votre femme. A trente ans, cette jeune Chinoise est comptable. Mais attention, pas du genre de celles qui remplissent votre déclaration d'impôt. Non, elle est spécialisée en fraudes. Une petite dette de quelques millions de dollars qu'on ne vous a pas payée ? Ava va vous régler ça en quelques coups de karaté et une enquête qui mettra tous les éléments de son côté. Cette fois, alors qu'elle avait envie de se reposer un peu, son oncle lui demande d'aider un de ses amis. Et en Chine, on ne refuse rien à la famille. La voici donc à la poursuite de cinq millions de dollars escroqués. Elle va bien sûr trouver sur son chemin des personnes peu recommandables. L'éditeur est tellement sûr de son coup, qu'il est prêt à vous rembourser si vous n'aimez pas. Donc zéro risque à essayer.

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14 mars 2013

Plus dure sera la chute

Pourquoi Tom Valle journaliste-vedette d'un grand quotidien new yorkais, est- il tombé dans l'engrenage de la chasse aux scoops? Il a commencé par exagérer un peu, enjoliver les informations qu'il recueillait, gonfler les articles qu'il écrivait. Puis comme ça plaisait à ses chefs et qu'il devenait une sorte de star au sein de la rédaction, il est monté d'un cran et s'est mis carrément à inventer des histoires... jusqu'au jour où il se fit prendre la main dans le sac. Alors que sa carrière s’annonçait flamboyante, le voici revenu à la case départ, dans un petit journal californien, à s'occuper des faits divers qu'on ne donnerait même pas en pâture à un stagiaire. C’est un banal accident de la route qui va le remettre en selle, lui faire renouer avec son flair de reporter, car le mort se révèle avoir une fausse identité. Tout cela le renvoie à une affaire, vieille d’un demi-siècle et jamais résolue. Punition, rédemption, des thèmes qu'adorent les Américains et que James Siegel traite avec finesse dans ce thriller palpitant.

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7 mars 2013

"L'amour se tricote au jour le jour"

Trente ans après la parution de son premier livre, « L’amour en plus », dans lequel elle affirmait que l’instinct maternel n’existe pas, Elisabeth Badinter publiait « Le conflit ». Cet essai, qui confirmait ses positions, lui valut, avant même que son ouvrage ne soit sorti en librairie, toutes sortes d’attaques de la part des écologistes et des féministes. A vous de juger puisque voici réunis en un seul volume intitulé " La ressemblance des sexes ": " L'amour en plus ", " L'un est l'autre ", " XY ", " Fausse route " et " Le conflit "

**Que s’est-il passé durant ces trente années qui séparent vos deux livres, « L’amour en plus » et « Le conflit » ? **Il y a d’abord eu une crise économique majeure avec un pic au début des années 90. Le travail des femmes a changé. Il est devenu plus stressant, précaire, avec des horaires flexibles, et des études montrent qu’elles n’étaient pas employées au niveau de leurs compétences. Bref, ce travail a perdu de son attrait. Les femmes moins favorisées ont accepté l’indemnité que le gouvernement français leur offrait pour rester à la maison durant les trois premières années de leur enfant. Indemnité qui correspondait à un demi-SMIG. Et les plus favorisées  se sont montrées sensibles à l’air du temps. Mais ce qu’aucune d’elle ne semble avoir imaginé, c’est qu’après avoir arrêté quelques années, il serait si difficile de retrouver du travail.

**Quelles sont ces idées dans l’air du temps dont vous parlez ? **On a vu l’émergence d’un discours naturaliste tenu par les écologistes, les féministes et les pédiatres. Ils se demandaient si on n’avait pas fait fausse route, en tournant le dos aux lois de la nature, et estimaient qu’il fallait consacrer davantage de temps à ses enfants. Ils n’hésitaient pas à remettre en cause des progrès comme la pilule, les biberons, la péridurale... Il faudrait accoucher dans la douleur, allaiter à tout prix. Et l’ancienne ministre de l’écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet nous a même menacés de créer une taxe sur les couches jetables.

**Mais que viennent faire les féministes dans ce combat? **En 1980, il s’est produit une scission au sein du MLF américain. Ces dissidentes prétendaient que l’on avait échoué parce que l’on avait imité les hommes. Et elles affirmaient que, pour prétendre à l’égalité, il fallait que les femmes retrouvent leur fierté maternelle. Qu’elles étaient destinées, depuis toujours, aux soins des plus faibles de la société et qu’il ne fallait plus partager les tâches, mais que chacun devait agir en fonction de sa nature.

**C’est-à-dire, pour résumer, la carrière aux hommes et la maternité aux femmes ? **Nous sommes loin en tout cas de notre objectif qui était de tout concilier : avoir des enfants et travailler. Mais aujourd’hui, à force de charger la barque maternelle, le conflit intérieur entre la femme et la mère devient de plus en plus aigu et l’on risque d’arriver à deux situations extrêmes. Soit elles resteront à la maison, soit elles ne feront plus d’enfants.

**Pour vous, la situation s’est donc dégradée en trente ans. **Mon livre en tout cas constitue une sorte d’avertissement. Nous avons l’exemple du 18è siècle, époque à laquelle les femmes étaient très libres, et où l’on estimait légitime qu’elles aient d’autres intérêts que leurs enfants. Mais le taux de mortalité infantile était si élevé, qu’il fallait réagir, et Rousseau s’est fait le porte-parole d’un changement radical. Il a écrit « Emile » où il affirmait qu’une femme devait être dans sa maison comme une nonne dans un couvent ! La Révolution française a entériné ces idées en interdisant aux femmes toute activité extérieure. Ce que je veux dire, c’est que les libertés féminines ne sont pas inscrites dans le marbres et qu’il faut rester vigilant.

**Mais continuez-vous vraiment à penser que l’instinct maternel n’existe pas ? **Oui, dans le sens où je ne crois pas que des processus hormonaux définissent la maternité. Je pense en revanche que l’amour se tricote au jour le jour. On peut avoir un coup de foudre immédiat pour son bébé ou pas. Il y a des femmes pour lesquelles ce n’est pas si simple. Si le véritable instinct maternel existait, on saurait immédiatement quoi faire avec un nourrisson et on ne se sentirait pas si démunies. Et lorsqu’on voit le nombre de maternités ratées, ces enfants abandonnés moralement, et cela dans toutes les classes de la société…

**Que préconisez-vous pour régler ce conflit entre la femme et la mère ?**

Accepter d’abord qu’il n’y a pas de maternité parfaite, ni d’enfant idéal. Et puis garder un pied dans l’emploi à tout prix. Le retrait du monde du travail est très dangereux. Aujourd’hui, un couple sur deux divorce et les femmes se retrouvent parfois dans une grande précarité. Et s’il faut rester avec un homme que l’on n’aime plus pour des raisons financières, c’est terrible.

**Comment expliquez-vous les polémiques que vous suscitez, assez violentes il faut le reconnaître ? **Ce choix intime que doivent faire les femmes est fondamental et forcément passionnel. Avec « L’amour en plus », il y a trente ans, j’avais le vent derrière moi. Aujourd’hui au contraire, je l’ai devant moi.

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