Le Mérite et la République, Essai sur la société des émules
EAN13
9782070784875
ISBN
978-2-07-078487-5
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
NRF Essais
Nombre de pages
512
Dimensions
22,5 x 13,9 x 3 cm
Poids
660 g
Langue
français
Code dewey
303.35
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Le Mérite et la République

Essai sur la société des émules

De

Gallimard

NRF Essais

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Elles sont partout - dans les entreprises, les administrations, les académies, à l'école, à l'armée, dans le sport, la littérature, la science, les médias... Abolies en 1790 par la Constituante au nom de l'égalité nouvelle, raillées par Tocqueville comme pâles imitations, «ni bien réglées ni bien savantes», des mœurs aristocratiques, les «distinctions» redeviennent très vite, pour la République, un moyen de conduire les esprits et les corps. On ne compte plus aujourd'hui les décorations officielles qui prétendent être la juste mesure du mérite. La «révolution disciplinaire» de Michel Foucault a érigé la peine en moyen de contrôle social. Or l'emprise de la récompense, autre technique du pouvoir, n'est pas moindre. Surtout depuis que l'émulation managériale en a fait une figure centrale de la dynamique capitaliste. Cette émulation décorative attendait son historien. Aujourd'hui banalisée et professionnalisée, hiérarchisée et fonctionnelle, la récompense au mérite, par des signes purement honorifiques ou des primes en numéraire, est devenue, pour la démocratie libérale, une entreprise permanente de cotation sociale. La démocratie n'a pas abaissé les grandeurs, encore moins avili les dignités comme le craignaient ses détracteurs, effrayés par la montée de la roture et de l'État. Non, elle en a fait un nouveau moyen de salut : à chacun de devenir, pour son bien, un émule - tout à la fois un rival et un exemple.
Olivier Ihl, professeur à l'Institut d'études politiques de Grenoble, a publié aux Éditions Gallimard La fête républicaine (1996).
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