Sonate pour piano n° 21, « Codex Domini »
EAN13
9782364852747
ISBN
978-2-36485-274-7
Éditeur
Symétrie
Date de publication
Nombre de pages
56
Dimensions
29,7 x 21 x 0,4 cm
Poids
165 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Sonate pour piano n° 21

« Codex Domini »

Symétrie

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À l’issue d’une longue période d’un silence alors ressenti comme nécessaire, Greif revient à la composition un peu plus de trois ans avant l’écriture de cette Sonate en 1994 achevée en tout juste un mois. Elle fait donc partie de la production des dernières années de création.Très attentif quant au choix des titres pour ses œuvres, Greif semble s’être interrogé sur les divers sens accordés au mot « codex ». Ce terme porte, à l’instar de l’œuvre, plusieurs strates de compréhension, notamment comme un recueil de formules, voire un traité ou encore un texte de référence. Ainsi, l’œuvre peut être perçue comme le « livre du Maître » ou du « Seigneur » en référence aux Saintes Écritures, mais aussi comme le « livre de l’auteur » lui-même, le recueil où il concentre sa parole et délivre la quintessence de son art ; ce qui ne serait alors pas sans rappeler les codex de Léonard de Vinci par exemple. À l’image du Quintette « Le Dit du monde », op. 307, composé deux ans plus tard, ce codex musical pourrait être considéré comme « Le Dit d’Olivier Greif ». L’œuvre partage, en outre, la référence intertextuelle au Zohar avec la première version de la Sonate de Requiem pour violoncelle et piano (1979) et une autre plus ténue avec le quintette précédemment mentionné. Citation qui reste, au regard de la récurrence de bien d’autres, relativement rare au sein du répertoire greifien.Non content d’attribuer le terme « Codex » en guise de titre, affichant ainsi clairement le caractère codé et a fortiori sibyllin de l’œuvre, Greif est allé jusqu’à le tisser au sein de sa trame musicale en basant son premier mouvement sur le motif mélodique issu de la correspondance lettres-notes comme en témoignent les mots inscrits en dessous du premier système de la première page : C-A-N-C-E-R C-O-D-E-X D-O-M-I-N-I. Un procédé, du reste, loin de lui être étranger puisqu’il se retrouve dans un certain nombre d’autres œuvres pour piano. Greif appréciait effectivement faire le portrait musical de certains de ses amis en usant de cette pratique ; concept de portrait qui, dépassant la simple correspondance alphabétique, trouve son apogée dans le cycle « radical et irréductible » des Portraits et apparitions, op. 359. Mais l’apparition principale infusant tout ce « livre sonore codé » est bien plus funeste : immergé dans la tonalité de mi bémol mineur que le compositeur Benoît Menut identifie comme représentatif de la mort et symbole de la déploration chez Greif, c’est le cancer qui vint insidieusement surprendre l’auteur tout juste trois mois avant la composition de cette Sonate qui se reflète ici, lui aussi tissé dans la trame harmonique.
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