- EAN13
- 9782889304363
- ISBN
- 978-2-88930-436-3
- Éditeur
- Éditions Alphil
- Date de publication
- 23/02/2022
- Collection
- Publications de l'Association suisse pour l'histoire du refuge huguenot
- Nombre de pages
- 304
- Dimensions
- 15,5 cm
- Poids
- 454 g
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Un huguenot de Marsillargues réfugié en Suisse
Lettres de Jean Farenge à sa famille, 1686-1689
Édité par Jean-Pierre Trouchaud, Marianne Carbonnier-Burkard
Éditions Alphil
Publications de l'Association suisse pour l'histoire du refuge huguenot
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Autre version disponible
« Genève, 12 mars 1686
Ma très chère mie, Etan arivé en bonne santé au port desiré,… je n'ay pas volu
manqué de vous tirer de la pène où j’ai creut que vous estiez. Vous ne sauriez
croyre le chagrain que j’ay ut, lon de
la route, mais ma consience ettan chargée de ce malhereux manquement et voyant
que
mon ame bruler dedans moy, je ne pouvois vivre ny mourir; donc, pour
rafraichir mon
ame, je suis venu chercher la pature de vie; et Dieu, voyant mon bon
santiment, m’a fait
la grace de venir au port désiré… »
C’est ainsi que commence la première de la trentaine de lettres cachées sous
le toit
d’une maison de Marsillargues (Gard), découvertes par hasard trois siècles
plus tard,
à l’occasion de travaux de restauration. Jean Farenge, jeune teinturier
protestant réfugié à Genève, s’adresse à sa femme, Madelaine, restée à
Marsillargues. Bouleversé par son abjuration en octobre 1685, au moment de la
grande dragonnade qui précéda la Révocation de l’édit de Nantes,
il explique le choix difficile de quitter son amour, sa famille, son pays. Il
ne regrette pas sa décision et décrit le bonheur de Genève, la liberté de
conscience, l’accueil fraternel des habitants. On le suit de lettre en lettre
pendant trois ans, à Lausanne, puis à Berne, enfin à Yverdon.
Ces lettres dévoilent des fragments de la vie du petit monde de Marsillargues
– famille, amis, Église – que la Révocation a fait éclater et que le Refuge
recompose plus ou moins. Elles font surtout entendre au vif les émotions, la
foi, la voix d’un réfugié huguenot ordinaire.
Ma très chère mie, Etan arivé en bonne santé au port desiré,… je n'ay pas volu
manqué de vous tirer de la pène où j’ai creut que vous estiez. Vous ne sauriez
croyre le chagrain que j’ay ut, lon de
la route, mais ma consience ettan chargée de ce malhereux manquement et voyant
que
mon ame bruler dedans moy, je ne pouvois vivre ny mourir; donc, pour
rafraichir mon
ame, je suis venu chercher la pature de vie; et Dieu, voyant mon bon
santiment, m’a fait
la grace de venir au port désiré… »
C’est ainsi que commence la première de la trentaine de lettres cachées sous
le toit
d’une maison de Marsillargues (Gard), découvertes par hasard trois siècles
plus tard,
à l’occasion de travaux de restauration. Jean Farenge, jeune teinturier
protestant réfugié à Genève, s’adresse à sa femme, Madelaine, restée à
Marsillargues. Bouleversé par son abjuration en octobre 1685, au moment de la
grande dragonnade qui précéda la Révocation de l’édit de Nantes,
il explique le choix difficile de quitter son amour, sa famille, son pays. Il
ne regrette pas sa décision et décrit le bonheur de Genève, la liberté de
conscience, l’accueil fraternel des habitants. On le suit de lettre en lettre
pendant trois ans, à Lausanne, puis à Berne, enfin à Yverdon.
Ces lettres dévoilent des fragments de la vie du petit monde de Marsillargues
– famille, amis, Église – que la Révocation a fait éclater et que le Refuge
recompose plus ou moins. Elles font surtout entendre au vif les émotions, la
foi, la voix d’un réfugié huguenot ordinaire.
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