Décadrages, n° 7/2006, Stephen Dwoskin
EAN13
9782970058236
ISBN
978-2-9700582-3-6
Éditeur
Décadrages
Date de publication
Collection
Décadrages
Nombre de pages
132
Dimensions
20 x 0,9 cm
Poids
282 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Décadrages, n° 7/2006

Stephen Dwoskin

Décadrages

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En 2006, le cinéma de Stephen Dwoskin fait l'objet d'une actualité, tant internationale que nationale. D'une part, le 35e Festival international du film de Rotterdam a consacré, du 25 janvier au 2 février 2006, une rétrospective au cinéaste. D'autre part, les Films du Renard ont édité un premier volet de l'intégrale de son oeuvre en DVD (disponible sur le site www.renardfilms.org). Mais qu'en est-il de cette terra incognita cinématographique, que l'on découvre à nouveau?
Dans notre dossier, nous nous sommes concentrés sur deux pans de sa pratique filmique: ses portraits féminins, auxquels son cinéma est souvent associé, et ses adaptations littéraires. Suivant cet axe duel, le dossier s'ouvre sur son dernier film, Oblivion, une libre transposition du Con d'Irène d'Aragon, et se clôt sur ses premiers courts métrages, centrés sur des modèles féminins. François Albera, à travers une lecture attentive du texte «pornographique» et poétique qui constitue la source lointaine d'Oblivion, met en évidence le rapport singulier que Dwoskin entretient à l'«adaptation»: «prétexte», le livre d'Aragon permet de reposer le rapport au handicap, à la sexualité et au voyeurisme, au centre du cinéma de Dwoskin. La «variation» qu'opère Oblivion éclaire en retour certains aspects du Con d'Irène qui n'auraient pu apparaître sans cette torsion.
La première «transposition» littéraire de Dwoskin, Tod und Teufel, constitue un pivot dans sa filmographie. Fort de ce constat, nous émettons l'hypothèse que Dwoskin découvre, à travers la pièce de Wedekind qui dénonce l'asservissement de la femme, l'économie réifiante de la «monnaie vivante» et de l'«esclave industrielle» théorisée par Klossowski.
Mathias Lavin analyse la construction de l'espace dans les courts métrages et les premiers longs métrages de Dwoskin, en se focalisant sur l'occupation des lieux et la fonction de découpe du cadre. Il met ainsi au jour le caractère paradoxal de la présence excessive des corps dans un lieu clos, étouffant: plus le cadre se resserre, plus l'espace confine à l'abstraction.
Andreas Stauder et François Bovier interrogent la relation entre les images de Dwoskin et les bandes son du compositeur minimaliste Gavin Bryars (recoupant en partie le corpus étudié par Lavin). Ils stigmatisent l'ambivalence entre le caractère physique, discontinu, du cadrage et du montage, et le caractère évidé, mécanique, de la musique.
Laurent Guido soutient que les courts métrages de Dwoskin s'inscrivent dans le programme du minimalisme et du cinéma «structurel». Pour le démontrer, il analyse avec rigueur le rythme et la durée des plans, la gestuelle et les poses des «girls», ainsi que le travail de la mise en forme filmique.
Marthe Porret analyse le documentaire de Claudine Desprès et Julien Schmid sur Dwoskin: Self-Made Portrait, centré sur la présence insinuante du cinéaste sur la bande son et derrière la caméra, réalise le programme d'effacement définissant un «degré zéro» de subjectivité des auteurs du film.
En dehors du plan textuel, Stephen Dwoskin et Véronique Goël ont réalisé une séquence de photomontages pour ce dossier, témoignant de la dynamique intersubjective de leurs échanges artistiques, et de vie.
Dans la rubrique cinéma suisse dirigée par Alain Boillat et intégralement consacrée au Festival de Soleure, on passe en revue certaines productions helvétiques récentes présentées à cette occasion, et on s'interroge sur les discours institutionnels prononcés dans ce cadre, qui n'ont pas manqué de susciter la polémique.
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