La population de Roubaix, Industrialisation, démographie et société 1750-1880
EAN13
9782757422625
Éditeur
Presses Universitaires du Septentrion
Date de publication
Collection
Histoire et civilisations
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La population de Roubaix

Industrialisation, démographie et société 1750-1880

Presses Universitaires du Septentrion

Histoire et civilisations

Indisponible
À Roubaix, triomphe de la laine et accumulation de main-d’œuvre sont
intimement liés. Dans une Europe du Nord-Ouest où la pression démographique
est la norme, la ville n’éprouve jamais de difficultés à recruter une
main-d’œuvre qui, en définitive, est à sa porte. Longtemps, les campagnes
environnantes, de part et d’autre de la frontière, suffisent amplement aux
demandes d’une industrie encore naissante. À partir des années 1830-1840, si
l’industrialisation à marche forcée donne à la question du recrutement de la
main-d’œuvre une acuité singulière, il faut, pour y faire face, changer
d’échelle en repoussant simplement les limites du bassin de recrutement. Voilà
donc la première monographie consacrée à une grande ville industrielle du xixe
siècle. Grâce à la reconstitution de 11 395 familles, l’auteur cerne au plus
près les comportements démographiques d’une population complexe où niveau de
fécondité, rythme des naissances et taux de mortalité se répondent
continuellement sur fond de migrations incessantes. Quelle que soit la
singularité de chaque parcours ouvrier, c’est l’unicité de la condition
prolétarienne qui prévaut. Entre 1750 et 1880, hommes et femmes de Roubaix ne
contrôlent que bien peu de choses dans le cours individuel et familial de leur
existence : ils sont broyés par le caractère massif d’une industrialisation
qui s’immisce dans leur quotidien au point d’être maîtresse de leur vie. Sur
fond de misère, le territoire, dans cette ville dévoreuse d’hommes, s’impose à
ceux qui l’occupent au point de leur assigner des destins sociaux écrits
d’avance. À Roubaix, tout est grisaille tant les ouvriers sont otages du
temps. C’est seulement à la fin du siècle, avec le formidable élan des luttes
sociales, qu’ils se projettent au-delà du lendemain pour dessiner les couleurs
de la vie.
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