Journal (1942-1945)
EAN13
9782072179365
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
Blanche
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Journal (1942-1945)

Gallimard

Blanche

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Tête d'affiche et tête de Turc, tel est le sort paradoxal fait à Cocteau tant
que l'aigle allemande étend son ombre sur la France. Les critiques ont beau
l'injurier et déchaîner contre lui des 'boy-scouts criminels', ses pièces, ses
mises en scène, ses scénarios triomphent : Renaud et Armide, L'Éternel Retour,
Antigone à l'Opéra. Après la Libération, et même si ce défenseur de Max Jacob,
ce compagnon d'Éluard n'a pas à être 'épuré', il entre dans une période de
persécution silencieuse. Il mettra de longues années à sortir de cette semi-
disgrâce. Cause unique : un article consacré en 1942 à l'artiste favori de
Hitler, le "Salut à Breker" lancé par bravade, comme un acte gratuit, au nom
de la liberté et de la fraternité des artistes, à l'abri de l'histoire et de
tout mot d'ordre. Il ne 'comprend rien à la politique' et le démontre de façon
consternante en notant, avec une crédulité voisine de l'inconscience, les
propos du sculpteur allemand. Cocteau voit passer des aventuriers, des
opportunistes, des "zazous", des académiciens ; il s'attarde sur Picasso,
Valéry, Colette, et sur Genet découvert en 1943. Les événements de la vie
culturelle ou mondaine provoquent sa verve, alimentent un esprit parfois
malveillant, fournissant à sa chronique des épisodes cocasses. Toutefois des
pages graves et intimes, sur l'expérience du délaissement, sur la mort de sa
mère, ruinent la fable de l'écrivain frivole et nous ramènent à ce qu'il va
bientôt appeler "difficulté d'être".
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