Et ils oublieront la colère

Elsa Marpeau

Gallimard

  • Conseillé par
    15 janvier 2020

    Elsa Marpeau écrivaine est aussi scénariste à succès grâce notamment à l'inclassable Capitaine Marleau, personnage qu'elle a créé et que Corinne Masiero interprète depuis quelques années. Elle est aussi scénariste d'autres téléfilms, comme Alexandra Ehle (avec Julie Depardieu) et d'autres encore comme la série Mystère à Paris.

    Et ils oublieront la colère est un roman policier dont l'enquête prend la source pendant la guerre. Elsa Marpeau parle des femmes tondues à la libération, parfois sur de simples rumeurs, d'autres fois pour avoir couché avec l'occupant ; et moi de m'imaginer la situation inverse : la France occupée par des Allemandes et non des Allemands, combien de Français auraient été tondus, mais je divague...

    Sous des aspects assez classiques, la romancière construit un roman qui ne ménage ni ses effets ni ses surprises. Garance Calderon est un personnage atypique, au passé lourd mais dont elle a su faire une force plus qu'une faiblesse, même si dans certaines circonstances cette force s’estompe. Opiniâtre, décidée, il n'y a pas grand chose qui puisse la stopper dans sa quête de la vérité, surtout si celle-ci vient du passé et qu'elle pourrit la vie de pas mal de gens.

    Très bonne surprise que ce roman policier qui me fait découvrir l'écriture d'Elsa Marpeau. A chaque fois que je me disais que l'enquête tombait dans un truc un peu facile, elle avait un sursaut, un rebondissement qui la faisait partir ailleurs, et ça j'aime.


  • Conseillé par (Libraire)
    14 février 2015

    Passé présent

    Accusées de collaboration horizontale, elles furent des milliers à être tondues lors de l'été 1944.

    Soixante dix années plus tard, c'est ce passé peu glorieux qui remonte à la surface par la faute de Garance, jeune capitaine de gendarmerie (à qui on ne l'a fait pas). Au départ de son enquête, un jeune professeur d'histoire-géo qui s'est fait descendre en pleine campagne bourguignonne. C'est en fouillant le domicile de la victime que Garance va découvrir dans un placard quelques cadavres oubliés-là depuis de trop longues années...

    Habilement construit, un excellent polar sur la France des années noires et le retour de la barbarie.


  • Conseillé par
    27 janvier 2015

    La libération et la haine

    Entre 1943 et 1946, 20 000 femmes furent tondues en France. La majorité pour « relations intimes avec l’ennemi », d’autres pour collaboration politique ou économique, certaines par pure vengeance. C’est justement sur l’une d’entre elles que s’ouvre « Et ils oublieront la colère ». Ce 24 août 1944, Marianne Marceau court à perdre haleine pour échapper à une foule hurlante, bien déterminée à lui raser sa belle chevelure. Qu’a-t-elle donc commis ?

    70 ans plus tard, en 2015, sur les mêmes terres de l’Yonne, le cadavre d’un homme est découvert, le thorax transpercé d’une balle. Mehdi Azem, 31 ans, professeur d’histoire-géographie, s’était installé deux mois plus tôt dans l’ancienne maison de Marianne, disparue depuis l’été 44. L’enquête est confiée à la jeune capitaine Garance Calderon. Très vite, elle apprend qu’Azem n’avait qu’une obsession : lutter contre « l’oubli définitif des horreurs du siècle dernier » car sinon la barbarie revient en boomerang. Il cherchait à retrouver toutes ces « tondues » avant qu’elles ne meurent et assurait que Marianne Marceau avait subi ce châtiment car elle était « collabo » ou « pute à Allemand ».

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