Tuer, ne pas tuer

Tchinguiz Aïtmatov

Éditions des Syrtes

  • Conseillé par
    29 novembre 2010

    Très beau texte, sensible qui propose le portrait d'un jeune homme de 19 ans timide, secret, objet de raillerie de la part de ses camarades de train. Tchinguiz Aïtmatov pose la question "des relations entre l'homme et le monde, et ses héros sont les porteurs d'un destin universel" (4ème de couverture). Serge part pour le front avec une recommandation de sa mère :"Seriojenka, surtout ne tue personne, ne verse pas le sang !" (p.65)

    Ensuite, Serge pose sur sa mère un regard nouveau, la voit comme elle est réellement en tant que femme :

    Pourquoi avait-elle dit cela ? Etait-ce dit par hasard ou mûrement médité ? Et il se souviendrait toute sa vie comment elle avait prononcé ces paroles, regardant son visage comme si elle venait juste de rentrer de quelque part au loin et de franchir le seuil de la maison pour lui dire ce qu'elle avait tout le temps pensé en chemin." (p.65)

    Récit très poétique qui met en avant la valeur et la qualité de la vie. Qui pose la question sur l'intérêt et le bénéfice des guerres, pas de manière naïve mais humainement parlant : qui est réellement le vainqueur ? Celui qui a tué le plus ? L'auteur ne se pose pas en moralisateur, mais pose simplement les questions, la question essentielle : "Tuer, ne pas tuer ?"

    Un très beau texte à découvrir.