Ce qu'il faut expier

Olle Lonnaeus

Liana Levi

  • Conseillé par
    22 novembre 2011

    Olle Lönnaeus. Un romancier prometteur.

    Olle Lönnaeus. Ce qu'il faut expier.

    La quatrième de couverture présente de la meilleure des manières le premier roman d'un auteur suédois particulièrement prometteur, Olle Lönnaeus.

    Tomelilla. Une petite ville de la Scanie, à l'extrême sud de la Suède, où Konrad Jonsson aurait préféré ne jamais revenir. Mais la police ne lui laisse pas le choix: ses parents adoptifs viennent d'être abattus d'une balle et les douze millions gagnés au loto qui dorment sur leur compte en banque le désignent comme suspect. Suspect ne l'a-t-il pas toujours été dans cette ville aux façades grises et à l'esprit étroit ? Après trente ans d'absence, le passé de celui qu'on appelait "ce bâtard Polack" refait surface avec des questions lancinantes : Pourquoi ce couple falot, ayant déjà un fils , l'a-t-il adopté? Surtout qu'est devenue Agnieszka, sa mère mystérieusement disparue quand il avait sept ans? (Quatrième de couverture)


    En Suède, la publication de ce roman a certainement attiré les regards sur la ville de Tomelilla où est né et réside encore l'auteur, le journaliste Olle Lönnaeus. La description qu'il fait de la bourgade et de ses habitants est peu flatteuse et a dû lui attirer beaucoup d'inimitiés. En effet, l'enquête sur la morts de Herman et Signe, les parents adoptifs de Konrad, sert de prétexte à l'écrivain pour radiographier les comportements coupables d'une partie de la population suédoise sur une longue période. En Scanie, les idées de l'extrême droite, sont influentes, la haine raciste et xénophobe est un thème de campagne politique. Si les "polacks" étaient jadis une cible de choix, ils ont été remplacés par les Kurdes ou les Albanais. Les admirateurs du régime nazi continuent de s'exprimer. Quand la violence s'exerce à l'égard des étrangers, les autorités et la majorité silencieuse préfèrent l'ignorer. La société est aussi traversée par d'autres formes d'intolérance, en particulier la haine des homosexuels est vivace. Henning Mankell par l'intermédiaire des enquêtes de Wallender avait déjà soulevé la question du racisme et de la xénophobie qui traverse la société suédoise en général et de la Scanie en particulier.

    Olle Lönnaeus signe un excellent polar, remarquablement écrit, qui a obtenu le prix du premier roman policier de la "Swedisch Crime Writter's Academy". Une très agréable découverte.