• Le premier tome d'une série prometteuse !

    Ce premier tome pose les bases de l’univers des Fedeylins. On découvre cette société très bien organisée, la division en cinq castes, leurs us et coutumes mais surtout l’importance du destin. Tous les Fedeylins – sauf Cahyl – ayant atteint le rivage ont un avenir. Il est déjà écrit et il faut s’y résigner. Les choses ne peuvent pas être changées. Ce garçon échappe de peu à la mort lors de cette première épreuve. Son absence totale de marque lui laisse d’ailleurs penser qu’il n’aurait jamais dû survivre et que le destin a été contrarié. Il ne se sent pas vraiment à sa place chez les Fedeylins, et pour cause, puisqu’objectivement il n’appartient à aucune caste. Or, cette anomalie ne devrait pas exister. Ce qui fait de lui une sorte de monstre … et il ne pourra pas le cacher éternellement.

    Le rythme est très lent. Ce n’est pas un mal, puisqu’on suit les premières années de Cahyl pas à pas. Cela laisse le temps au lecteur d’intégrer toutes les informations reçues. Et ce n’est pas parce que le rythme est lent, que l’intrigue n’est pas entrainante. Au contraire. Je me suis très vite laissé embarquer dans l’histoire et surtout je me suis posé beaucoup de questions. Je n’ai d’ailleurs pas encore trouvé toutes les réponses mais j’ai bon espoir de les avoir en lisant la suite ! De plus, j’ai beaucoup aimé la mise en contraste des Fedeylins et de leurs ennemis, les Gorderives.

    Le personnage de Cahyl est de loin celui que j’ai préféré. C’est un garçon « anormal », dans le sens où il ne se sent pas à sa place, il remet même en question les principes de sa société. Il est très attachant. De même sa mère et ses sœurs sont touchantes. Toutes trois essayent de l’aider comme elles le peuvent mais surtout elles le soutiennent et lui apportent tout l’amour possible. Enfin, Glark est un personnage sympathique. Il permet à Cahyl de prendre un peu de recul vis-à-vis de ce que ses maîtres s’efforcent de lui inculquer sur la vie, sur les dangers qui l’entourent et sur les Gorderives.

    En conclusion, ce premier tome m’a beaucoup plu. Ce n’est pas une suite effrénée d’actions en tous genres et le rythme est plutôt lent. Mais j’ai aimé accompagner Cahyl dans son passage au statut « d’adulte » et le voir se questionner sur ce qui l’entoure. Une chose est sûre, j’ai très envie de lire la suite.


  • Conseillé par
    4 juin 2011

    Un magnifique roman à l'imaginaire vivace !

    Si vous cherchez une lecture charmante, douce, très imagée et pleine de bons sentiments, alors « Fedeylins » est le roman qu’il vous faut ! Oscillant entre la petite fable écologique et récit enchanteur, « Fedeylins » ravit et nous émerveille tels les bons vieux contes de notre enfance, peuplés de petits êtres fantastiques et de créatures diverses.

    Le roman débute d’une manière très douce, l’auteure nous narrant la gestation et la naissance de Cahyl, notre petit héros Fedeylin. Le ton est tout de suite donné, la narration est éthéré, lyrique, très sensible. J’ai rarement vu un début aussi beau et aussi merveilleux, mon cœur de lectrice a été d’emblée conquise ! Les courts chapitres ne font que nous happer avec plus de simplicité, notre attention toute entière tournée vers de ce petit être si mystérieux.

    Et c’est qu’il est incroyablement touchant notre petit héros qui découvre le monde avec la peur au ventre. Car Cahyl est différent de son peuple, il ne possède pas la marque qui doit forger son destin. Encore un héros qui se découvre une destinée me direz-vous ? Et bien pas du tout. Tout d’abord, l’univers créé par Nadia Coste est atypique et très imaginatif. Le petit peuple des Fedeylins, bien que possédant quelques similitudes avec les humains, s’apparentent plutôt à de petites fées ou des minimoys, un croisement entre des batraciens (car ils sont pondus en quelque sorte) et des insectes (je pense surtout à la libellule à cause des ailes). La naissance de Cahyl, sa bataille pour crever sa bulle et sortir de la mare vivant, m’a rappelé le combat des têtards que l’on voit dans les documentaires animaliers. Un moment émouvant et très fort que Nadia Coste a su retranscrire avec beaucoup de brio et de doigté.

    L’amitié improbable entre Cahyl et Glark (un gluant, ennemi naturel des Fedeylins) et qui est une des fondations du roman, se révèle très noble et très réussie. Tout comme la relation touchante de Cahyl avec sa famille, très soudée. De biens jolies valeurs que le roman véhicule sans niaiserie ou naïveté aucune. Car l’auteure aborde aussi bien la vie et que la mort, ainsi que des thèmes universels tels que la solitude, l’ignorance, l’empathie,etc. En cela, aussi bien l’histoire que les personnages se trouvent être réussis et très travaillés. L’intrigue est fouillée et possède de véritables enjeux qui se dévoilent petit à petit. Chaque protagoniste trouvant sa place dans ce premier tome. Que ce soit Naïlys (qui m’a beaucoup ému par sa quête de liberté et d‘individualité), Glark (qui se refuse à suivre les ordres aveuglement et passe outre une haine injustifiée) et surtout Cahyl (qui cherche sa place au sein de son peuple et qui malgré son isolement, fait preuve de beaucoup de bonhomie envers autrui). Il semble évident que chaque protagoniste a été l’objet d’un soin extrême et je ne peux que féliciter Nadia Coste de nous offrir un roman aussi magique.