Mon bison

Gaya Wisniewski

MeMo

  • Conseillé par (Libraire)
    19 octobre 2018

    Conseillé par la Librairie Sorcière La Boîte à Histoires à Marseille

    Quand elle l’a rencontré pour la première fois c’était le printemps et elle n’avait que quatre ans. Lui, énorme bison dans les hautes herbes, elle petite fille blottie dans les bras de sa maman. Revenant tous les jours au même endroit, elle a réussi a apprivoiser l’animal ou peut-être est-ce lui qui l’a adoptée. Ils passent du temps ensemble, mais au printemps le bison est parti rejoindre les siens, lui promettant de revenir chaque hiver.

    La petite fille l’a attendu puis quand le sol s’est recouvert de neige, le bison a reparu. Ils partagent tous deux une belle et grande complicité, se racontant leurs journées et toutes ces petites histoires qu’on ne confie qu’aux vrais amis. «Ces moments en sa compagnie me réchauffaient. J’aimais écouter le bruit de ses pas dans la neige poudreuse. J’aimais cette goutte gelée au bout de son museau. J’aimais sa respiration. Simplement, je l’aimais tout entier ».

    Les jours, les mois et les années passent sans qu’aucun des deux ne voie le temps filer. Ils vieillissent doucement, souvent blottis l’un contre l’autre, se racontant leur enfance et les plus tendres souvenirs qu’ils ont gardés chacun de leurs mamans disparues. «Et puis, un matin d’hiver, il n’est pas venu. J’ai marché longtemps à sa recherche. En m’éloignant dans la forêt, je redevenais la petite fille au bison ».

    Cette narration a la première personne donne beaucoup d’épaisseur au texte et de puissance poétique à l’histoire qui nous balade entre imaginaire enfantin et récit fantastique. On est d’emblée saisi par l’envoûtante simplicité du style, la sobriété des descriptions et la tendresse des dialogues. Les illustrations, principalement au fusain sont remarquables, avec ce travail feutré sur les gris et les noirs, tantôt denses et profonds, tantôt légers et presque transparents. Le blanc vient ainsi occuper tout l’espace libre de la page et faire vibrer en contrepoint silhouettes et paysages. Première parution d’une jeune illustratrice, cet album émouvant et parfaitement maîtrisé classe d’emblée Gaya Wisniewski dans la cour des grands et assoit les éditions MeMo dans leur rôle de dénicheurs de talents. Bravo bravo bravo !

    — Conseillé par la Librairie Sorcière La Boîte à Histoires à Marseille