Lileau

Elle traversait le grand hall de Yérold, quand tout à coup, tout son
environnement chavira. Un tourbillon de brume sombre venait de s’abattre sur
elle l’entraînant dans une ronde infernale. Tout tournait maintenant autour
d’elle dans cet entonnoir empli de vents sifflants. Effrayée, elle tournait,
tournait, impossible de s’arrêter ! Quand soudain, une voix grave et lugubre
retentit :            — Tu ne m’as pas donné ta réponse Lileau… et je
m’impatiente !            Puis tout s’arrêta. Debout au milieu du hall, la
tête et le buste arqués en arrière, les bras tombant derrière le dos, elle
tournait encore et encore, impuissante, sous les yeux horrifiés des étudiants
arrêtés. Alors que ses pieds se dérobaient, sa pensée éclata en mille facettes
: la magie de Yérold, les dons incroyables des élèves, la tablette
cryptomatique, le cours de sybilline, les gabiges ces êtres étranges, les
couloirs du temps, ses amis Muel, Songial, Séti... et ce Maldi Foster qui
voulait s’accaparer le secret de l’évolution…  Puis brusquement, elle
s’effondra. Quand elle revint à elle, ses amis l’entouraient, inquiets, mais
sa décision était prise : — Je ne céderai pas, leur dit-elle. Je veux rester
libre de penser et de suivre l’évolution… Je serai ce catalyseur qui change le
destin.